La qualité de l'air en Europe

Chaque année, l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) publie son rapport sur la qualité de l’air : le bilan macabre des victimes de ce « tueur invisible » : la pollution de l’air.

Selon les estimations de l’AEE, en 2018, les particules fines ont été à l’origine de 417 000 décès prématurés dans l’ensemble des 41 pays européens dont 379 000 au sein des 28 Etats membres de l’Union européenne (UE).

Selon les estimations de l’AEE pour l’année 2018, les trois quarts de la population urbaine de l’UE (environ 77 %) sont exposés à des niveaux de particules fines qui dépassent les normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). D’autant que ces chiffres sont certainement très largement sous-évalués : les particules fines seraient à l’origine d’environ 800 000 morts prématurées en Europe chaque année, soit le double de l’estimation de l’AEE.

Rapporté à la France, le nombre de morts prématurées imputables à une mauvaise qualité de l’air serait de 67 000. Beaucoup plus que l’estimation de 48 000 morts retenue depuis quelques années par Santé publique France et reprise dans toutes les communications officielles.

La France, mais également l’Italie ou l’Allemagne sont actuellement poursuivies devant la Cour de justice de l’Union européenne pour les enfreindre depuis plus de dix ans.

Bruxelles a adressé, jeudi 3 décembre, une lettre de mise en demeure au gouvernement français pour avoir « dépassé de manière systématique et persistante la valeur limite annuelle pour le dioxyde d’azote depuis le 1er janvier 2010 » avec cette fois des « sanctions financières » à la clé. Les textes prévoient une amende d’au moins 11 millions d’euros et des astreintes journalières d’au moins 240 000 euros jusqu’à ce que les normes de qualité de l’air soient respectées. Dans un rapport publié en septembre, la Cour des comptes évalue le montant de cette amende à 100 millions d’euros la première année, puis 90 millions d’euros par année de retard.

La pollution de l’air a aussi un coût économique exorbitant : celui-ci dépasserait 166 milliards d’euros par an, à l’échelle des principales villes européennes avec une moyenne d’environ 1000 € par habitant (et pour Paris 3.5 milliard d’euros (soit 1600 €/par habitant. Asthmes, bronchites, hospitalisation pour pathologies respiratoires ou cardiaques, baisse d’espérance de vie, journées de travail perdues, …Cette étude permet de constater que la pollution n’est pas réservée aux grandes métropoles, bien qu’en France Paris occupe la tête du classement, Douai, Toulon, Rouen, ou St Quentin sont aussi bien placées.

 

 

 

Pollution de l'air en Europe sur les dernières années