Lettre aux Conflanaises et Conflanais - Mise au point sur l’A104

Avant Noël, le maire a fait distribuer dans tout Conflans une lettre dans laquelle il justifiait, dorénavant, son accord pour la réalisation du prolongement de l'A104. Le CO.P.R.A. a souhaité laisser passer les fêtes mais tient à répondre, point par point, à ce courrier lénifiant et démobilisateur.

1. Pourquoi accepter aujourd'hui ce qui était inacceptable hier ?

Le maire écrit : « J'ai toujours été farouchement contre un projet tel que celui décidé froidement en 2006 ... au coût astronomique...sans prise en compte de la population, saccageant sans vergogne le Confluent... je refuse qu'il soit touché d'un millimètre aux pavillons, collèges...».

Le coût est toujours aussi astronomique (près de 3 milliards d'euros) pour ce serpent de mer qui franchit 3 fois la Seine, toujours en plein tissu urbain. Sur ou sous terre, la résultante est identique TRAFIC, URBANISATION, POLLUTION.

Comme le maire, le CO.P.R.A refuse le saccage du Confluent. Mais contrairement à lui, il n'accepte pas le saccage de l'île de Migneaux à Poissy, de l'étang de la Galiotte à Carrières sous Poissy et d'autres sites, aussi remarquables. Il faut tout dire aux Conflanais : l'extension du port de Gennevilliers est prévue, face à ce confluent. 1ère phase sur 120 ha avec un stockage de containers sur une hauteur équivalente à 5 étages et avec une reprise par poids lourds sur nos routes A104/RN184/CD30/CD48/CD55 etc ...

Comme en 2006, des logements, des collèges et écoles, centres aérés et sportifs etc ... sont toujours touchés à Pierrelaye, Herblay, Eragny, Carrières, Poissy et Orgeval par la solution acceptée par le maire. Au sein même de Conflans, des secteurs entiers restent fortement impactés.

2. Un faux bouclage, un vrai cul de sac, une catastrophe sanitaire et humaine

Le maire écrit : « Avec Jean-Paul Huchon...nous n'avons jamais été contre le principe du bouclage ...qui permettrait le désengorgement des routes saturées de l'Ile de France. »

Ce tronçon de 22 km ne bouclera pas la Francilienne qui ne le sera jamais, la plaine de Versailles étant classée. Au contraire, les 120 000 véhicules empruntant cette A104 viendront buter en cul de sac à Poissy-Orgeval, sur le plus grand échangeur d'Europe (55ha, 4 fois Rocquencourt, 330 000 véhicules par jour) pour s'ajouter au trafic déjà saturé des  RN13 / A13 / A14 / A12 / A86. La solution acceptée ici par le maire existe déjà dans l'est parisien : A104 combinée à A4 : C'est une véritable catastrophe : saturation totale sans aucune solution. Lors du débat public (12000 personnes présentes et farouchement opposées lors des 23 réunions, de mars à juillet 2006, du jamais vu en France !), à la question de la saturation posée par le CO.P.R.A, les autorités ont répondu sans vergogne « ne savoir gérer autrement qu'en congestion ». Tant pis pour les victimes de leur aberration.

Le maire  écrit : « C'est une nécessité environnementale, sanitaire, économique, et par-dessus tout humaine »

Belle expression « à l'eau de rose » ! A quel moment certains élus prendront-ils enfin conscience que nous allons à notre perte en conservant nos vieilles habitudes alimentées par les lobbies du pétrole, de l'automobile et du béton ?

3. NON, le combat n'est pas perdu !

Le maire écrit : Parce que nous sommes désormais certains que l'Etat conduira à son terme le projet de bouclage de la Francilienne...».

Ce projet vieux de plus de 40 ans (création de la ville nouvelle de Cergy-Pontoise) a été annulé 3 fois, par 3 premiers ministres différents. En 1992, l'UNITE DES ELUS conduite par M.  HUCHON, soutenue par les POPULATIONS mobilisées par le CO.P.R.A a fait échouer ce projet.

Si l'Etat réussit aujourd'hui ce qu'il n'a pu faire hier, c'est que certains élus considèrent qu'il n'y a plus rien à faire. Un combat est toujours perdu d'avance quand on ne le mène pas à son terme et, plus grave encore, lorsque l'on se fait complice de l'Etat.

Il n'y a pas d'exemple en France d'un rapport de force d'ELUS UNIS et DETERMINES, soutenus par la MOBILISATION DES POPULATIONS, qui  ait conduit à un échec.

 

4. NON à l'A104 en zones urbanisées. NON aux fausses promesses !

Le maire écrit : Je réclame donc une A 104 en zone non urbanisée, par un contournement de Conflans  réalisé en souterrain et sous-fluvial avec un dispositif anti-pollution...».

En sorte, AU MEME ENDROIT, une autoroute « rose bonbon » avec un dispositif antipollution qui n'existe nulle part en France et qui était annoncé par les autorités comme impossible lors du débat public de 2006 (actuellement, des essais sont réalisés pour piéger, en sortie de tunnel, les particules fines, mais il n'y a aucune solution  pour traiter la pollution organique).

 

Les automobilistes ne sont pas des vers de terre. Quand les souterrains seront engorgés, la seule et unique solution sera de s'échapper sur le réseau local. C'est partout comme cela en Ile  de France. Ils prétendent soulager la RN184 en ramenant sur le site 120 000 véhicules/jour, dont un poids lourd toutes les 6 secondes, de jour comme de nuit. Souvent les tunnels sont interdits aux poids lourds (exemple la Défense). Devinez la suite ?

On vous a déjà fait le coup il y a quelques dizaines d'années. Il fallait absolument réaliser la RN184 pour soulager le vieux pont de Conflans. Où en sommes-nous arrivés ? Les riverains de St Ouen l'Aumône, Eragny et Conflans n'en peuvent plus et avec le tracé vert, les autorités veulent encore faire plus fort!

Où est le désengorgement de la RN184 annoncé par le Maire  (passage de 60 000 à 20 000 véhicules par jour sur la RN184), alors que, pendant le Débat Public, le tronçon commun (RN184 combiné à l'A104) à travers Conflans, entre l'usine Norton et le pont sur la Seine, voit son trafic en augmentation de 35700 véhicules par jour à l'horizon 2020 ? (cf. prévisions du maître d'ouvrage page 51 du dossier).

Les Eragniens ne sont pas tombés dans le panneau en refusant massivement l'A104 comme solution de soulagement de la RN184 lors du référendum organisé par leur maire au moment du débat public.

Les solutions passent aujourd'hui par le développement des transports collectifs et alternatifs.

 

ARRETONS LE MASSACRE !!!

 

5. Diviser pour régner. Hypothèse ou réalité ?

Le maire  écrit : « J'ai rencontré récemment et à sa demande, Monsieur CANEPA, le Préfet de Région, qui m'a assuré que c'était  là « une hypothèse sérieuse de travail »... »

Le Préfet de Région a organisé une réunion de suivi regroupant tous les élus. Devant l'échec de cette réunion, il est revenu à une méthode bien connue : « diviser pour mieux régner » et il a invité les maires individuellement. Certains ont refusé souhaitant être reçus collectivement. Le maire de Conflans a accepté d'y aller seul.

Tout le monde sait que les promesses n'engagent que ceux qui les croient ou que l'on flatte. Là il ne s'agit même pas d'une promesse mais d'une hypothèse qualifiée de sérieuse (une autoroute  « rose bonbon » en plein tissu urbain pour près de 3 milliards d'euros !).

Le CO.P.R.A184 se bat avec les populations depuis 19 ans, pour empêcher que notre cadre de vie soit dévasté par un projet d'autoroute démentiel en pleines zones urbanisées de Méry sur Oise à Poissy-Orgeval, touchant de plein fouet près de 200 000 personnes dans leur quotidien et leur santé.

Les belles paroles ne couvriront jamais une véritable réalité.

En pleine crise économique et sociale, il est inadmissible de dépenser près de 3 milliards d'euros, pour réaliser 22 km d'autoroute en plein milieu des villes, sans protections réellement efficaces et tout cela pour canaliser un trafic international, national et régional de contournement de la région parisienne qui ne concerne pas les populations locales.

Ce projet est tellement odieux et injuste que nous finirons par gagner SI LES ELUS S'EN DONNENT LES MOYENS.

Pour cela, il faut arrêter de tomber dans les pièges grossiers des autorités, de diviser en cassant le « Comité des Elus contre l'A104 »  (Poissy, Carrières, Achères, Conflans) en s'isolant et en créant des polémiques inutiles. Ce n'est pas ce que les populations attendent de leurs maires quels qu'ils soient.

Aujourd'hui plus que jamais, nous devons continuer de NOUS BATTRE ENSEMBLE, ELUS, POPULATIONS, ASSOCIATIONS  pour que ce projet A104 ne devienne pas une réalité.

 

Texte délibéré et voté à l'unanimité

Lors du Bureau Exécutif du CO.P.R.A. 184

Le lundi 18 janvier 2010