1989-91 : Une concession autoroutière mal engagée - Naissance du CO.P.R.A. 184

Editorial : En 1989, le Livre Blanc Gouvernemental d'Aménagement de la Région Parisienne prévoit l'inscription en urgence du bouclage de la A86 et de la Francilienne. Il est facile pour des hauts fonctionnaires de vendre aux politiques, sur une carte, sous les ors de la République, le tracé idéal, le plus court, et le moins cher. Et peu importe que les habitants soient sinistrés, « on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs » .

Premier tracé - bouclage de l'A86

En Octobre 1989, Michel ROCARD, Premier Ministre, n'imaginait pas qu'en arrêtant son plan d'actions prioritaires pour l'Ile-de-France, il se trouverait confronté à des difficultés dans son propre fief de Conflans-Sainte-Honorine :   ce plan reprenait les tracés de voies rapides dont les bases avaient été jetées depuis 1965 lors de l'élaboration du premier Schéma d'Aménagement et d'Urbanisme de la Région Ile-de-France (SDAURIF), dans le contexte de la création de la Ville Nouvelle de Cergy-Pontoise.

En Août 1990, dans ce contexte, le Ministère de l'Équipement confiait au consortium Villexpress (Bouygues et SPIE-Batignolles), futur concessionnaire, la prise en charge de la réalisation et de l'exploitation d'un tronçon autoroutier dénommé A184 entre Cergy-Pontoise et Poissy-Orgeval : 22 km au total, pour un investissement de 2,2 milliards de Francs dont 1,6 milliard destiné à la construction. Le tracé de cette autoroute était celui défini au SDAURIF de 1965 pour une liaison rapide à 2 x 1 voie entre Cergy-Pontoise et Saint-Quentin-en-Yvelines - dite A88, et pour lequel des réserves foncières étaient, depuis lors, inscrites dans les POS.

Ce tracé partait de la RN184 au Nord, près de Méry-sur-Oise, et reliait entre elles les autoroutes A15, A13, et la future A14. Le consortium assurait le financement par le péage, sans l'aide de l'Etat. Une consultation publique était initialement prévue à l'automne 1990, et la livraison de l'infrastructure dès 1995.

Le 27 Mai 1991, l'Association de Défense de l'Environnement d'Eragny-sur-Oise, le Comité de Défense contre les Nuisances Routières et Ferroviaires d'Herblay, et le Comité de Quartier de Chennevières de Conflans-Sainte-Honorine, forts d'une pétition ayant recueilli en quelques jours 14.000 signatures certifiées par huissier, fondent le COPRA184 (Collectif pour la Protection des Riverains de l'Autoroute A184).

Eté 1991 : l'information du public se déroule finalement en pleine période de congés, dans les différentes communes traversées par le tracé de cette A184. A l'appel du COPRA184, les populations alertées se déplacent en nombre pour consulter le dossier du projet et noter leur opposition sur les cahiers mis à leur disposition par VILLEXPRESS. Une campagne de balisage, de fléchage et d'affichage du COPRA184 montre aux populations les lieux de passage du tracé autoroutier.

Le 8 Novembre 1991, alors que 17 associations venues des 10 communes concernées par le tracé ont rejoint le Collectif, le COPRA184 organise une réunion publique d'ampleur régionale. Toutes les municipalités viennent exprimer leur opposition au projet, sauf celles de Poissy, Carrières-sous-Poissy, et Orgeval.