1995 : 2ème annulation par l’Etat du tracé dit « historique », mais le tracé renaît de ses cendres.

Janvier-Février 1995 : Le Préfet Claude ERIGNAC remet son rapport au Ministre de l'Équipement Bernard BOSSON début 1995, et ce dernier fait connaître le 15 Février 1995 sa position en faveur d'une autoroute concédée à péage, dont le tracé reste à choisir dans le fuseau Sud-Est. Le COPRA184 est fortement déçu par cette annonce et par le refus du Premier Ministre de recevoir la délégation du COPRA184, et décide de représailles contre le 'candidat' Edouard BALLADUR et son comité de soutien à l'élection présidentielle.

Le 25 Mars 1995, le copra184 manifeste devant la permanence d'Edouard BALLADUR à Versailles.

Le 28 Mars 1995, le COPRA184 s'invite à une réunion de soutien à Edouard BALLADUR et empêche Michel BARNIER, Ministre de l'Environnement, de s'exprimer.

Le 31 Mars 1995, la visite d'Edouard BALLADUR à Pontoise est perturbée par le copra184.

Le 8 Avril 1995, enfin, le COPRA184 manifeste devant l'Hôtel de Matignon à Paris.

Le 10 Avril 1995, le Premier Ministre Edouard BALLADUR précise la position de l'Etat dans un courrier au Député-Maire Pierre CARDO daté du 7 Avril 1995 : « la solution initiale envisagée ne verra pas le jour. Toute solution nouvelle ne pourrait être que substantiellement différente géographiquement et/ou techniquement ».

Le 14 Avril 1995, le COPRA184 rencontre Jacques CHIRAC, candidat à la Présidentielle, lors de sa visite à Montigny-le-Bretonneux.

Le 18 Avril 1995, lors d'une réunion publique du COPRA184 à Conflans Sainte-Honorine, Jean-Louis BIANCO, ancien Ministre de l'Équipement de Pierre BEREGOVOY, rappelle les termes de l'annulation du projet formulée en 1993.

Le 21 Avril 1995, en marge de la deuxième étape de concertation à venir, le COPRA184 est reçu avec Pierre CARDO au Cabinet du Ministre de l'Équipement. Devant la mauvaise foi et l'arrogance des hauts fonctionnaires, le COPRA184 quitte la réunion.

En Mai 1995, l'INRETS (Institut National de Recherche sur les Transports et leur Sécurité) remet à la DREIF un rapport d'étude réalisée à sa demande sur la conduite de la 'concertation' autour du projet de bouclage de la Francilienne. Au vu de ce rapport, la DREIF et le Préfet n'ont plus qu'une stratégie : le passage en force.

Institut National de Recherche sur les Transports et leur Sécurité

Rapport confidentiel d'audit à la DREIF sur la conduite de la concertation (Mai 1995)

(extraits)

Nous avons assisté à l'échec d'un processus de 'réduction complète' ; la décision appartient officiellement à un homme seul : le Ministre de l'Équipement. La question de la légitimité démocratique de sa décision est un problème de réduction : passer d'un grand nombre à un petit nombre, voire même si possible à la simple unité....

Des associations de riverains parmi lesquelles le COPRA184 apparaît le plus puissant....

On aboutit à un ordonnancement binaire : ceux qui acceptent le fuseau Sud-Est et ceux qui le refusent, c'est le stade final de la première phase du débat. Il est impossible de réduire plus la fracture, il est évident que le consensus ne peut pas être atteint.

En Septembre 1995, un Comité de Communes contre l'A184 est créé, sur l'impulsion du COPRA184, par les municipalités d'Achères, Maurecourt, Chanteloup-les-Vignes, Andrésy, Conflans-Sainte-Honorine, Herblay, Eragny-sur-Oise et Pierrelaye, auxquelles se joignent les élus d'opposition de Poissy, Carrières, et Orgeval. Son rôle est de s'opposer au projet autoroutier et de faire pression sur l'Etat.

Le 7 décembre 1995, une motion signée par 240 élus du Comité de Communes et par le COPRA184 est adressée au Premier Ministre Alain JUPPE à Matignon.

Le 17 Décembre 1995, malgré la prise de position écrite du précédent Premier Ministre, le nouveau Ministre de l'Équipement Bernard PONS reste sur la position de son prédécesseur, et le Préfet Claude ERIGNAC engage donc une deuxième étape de concertation, au cours de laquelle trois variantes de tracé dans le fuseau Sud-Est, dont le tracé 'historique' ou 'rive droite', sont présentées par Jean POULIT (Directeur DREIF). Le projet autoroutier est alors rebaptisé 'A104'. Le dossier énonce clairement la préférence de l'Etat pour le tracé 'historique', dont il est affirmé qu'il est substantiellement techniquement (à défaut de géographiquement) différent du tracé initial, au motif de son « insertion urbaine particulièrement soignée » et de sa « complémentarité recherchée avec le milieu local ». L'autoroute est même qualifiée de « ménagère et récréative » par son maître d'ouvrage Jean POULIT. De fait, seuls 12 à 15% de ce tracé sont couverts ou enterrés, et aucun aménagement substantiel n'apparaît réellement sur 85% des 22 km de l'ouvrage.

La DREIF cherche en outre à séduire les populations en présentant un dossier annexe de « requalification de la RN184 » qui prévoit corrélativement de transformer cette nationale bruyante et polluante en voie locale paysagère et cyclable entre Saint-Ouen l'Aumône et Saint-Germain-en-Laye.

Editorial - 1995 : Nos actions se multiplient et s'intensifient ; il nous faut faire confirmer le plus vite possible les décisions déjà prises.

Ainsi E.douard BALLADUR est le second Premier Ministre à réaffirmer en Avril 1995 la continuité de l'Etat et à rejeter le tracé initial. Les acharnés de l'autoroute, MM. Masdeu-Arus, Blervaque, et de Saint-Léger, Maires de Poissy, Carrières-sous-Poissy, et orgeval, s'étranglent.

Mais l'elysée change de locataire en 1995. Lionel JOSPIN, candidat malheureux, nous avait confirmé vouloir appliquer les décisions de Pierre BEREGOVOY. Jacques CHIRAC installe Alain JUPPE à Matignon et Bernard PONS à l'Équipement, qui poursuivra sans état d'âme la concertation bidon de son prédécesseur.

Un Comité de Communes pour la défense des populations menacées par l'A184 se constitue, présidé par Jean-Paul HUCHON, Maire de Conflans-Sainte-Honorine. Ce Comité remplace un éphémère Comité des Elus créé par Pierre CARDO. Les aléas du pouvoir et les risques politiques personnels l'emportent, et les Maires de Chanteloup-les-Vignes et d'Eragny-sur-Oise quittent bientôt le Comité. La lutte continue sans eux !